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ODE SUR L’HIVER.

La campagne a changé de face ;
La neige couvre les guérets,
Et les arbres de nos forêts
Tremblent sous sa pesante masse.
Les peuples des fleuves glacés
Dans le cristal sont enchâssés ;
Et, parmi la terre déserte,
Les animaux sans mouvement,
Après la faim qu’ils ont soufferte,
Se refont un nouveau tourment,
Et, tristes, regrettent la perte
Des jours de l’automne charmant.

Si parfois le soleil se montre
Et nous paroît étinceler,
Ses rayons d’or semblent geler
Ce qui sous leurs feux se rencontre.
Tout l’air se distille en glaçons,
Et, jusqu’au coin de nos tisons,
Il répand une âpre froidure ;
Les plantes en sont à mourir ;
Et, si l’agréable verdure