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Ton entretien attire à soi ;
Je n’en trouve point qui le vaille ;
Il pourrait consoler un roi
De la perte d’une bataille.

Je me sens toucher jusqu’au vif
Quand mon âme voluptueuse
Se pâme au mouvement lascif
De ta sarabande amoureuse.

Socrate, et tout sage et tout bon,
N’a rien dit qui tes dits égale ;
Au prix de toi, le vieux barbon
N’entendoit rien à la morale.

Tu possèdes les qualités
Dont un cœur ne peut se défendre.
Peut-on avoir tant de beautés,
Et n’en avoir point à revendre.

Je sais quel nombre de galants
De ton affection se pique.
Trop de Médors, trop de Rolands,
Font l’amour à mon Angélique.

Je modère ainsi mon courroux
De ne pouvoir faire des rimes :
Je les voudrois dignes de vous,
Et de pareils souhaits ne sont pas légitimes.