Page:Œuvres de Catulle, Tibulle et Properce, trad de Guerle, Valatour et Guenouille, 1860.djvu/179

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plus : dans mon égarement, je chantai tes louanges ; mais aujourd'hui, j'en ai honte et pour les Muses et pour moi-même. Que ces vers deviennent la proie de Vulcain et de ses flammes dévorantes, qu'un fleuve les engloutisse dans ses eaux. Mais toi, fuis loin d'ici, malheureux, qui vends ta beauté, et rentre chez toi la main chargée du prix de l'infamie. Et toi, qui n'as pas craint d'employer les présents pour le séduire, que ta femme se joue de toi impunément par de continuelles trahisons ; quand elle aura, de ses jouissances furtives, fatigué quelque jeune amant, qu'elle vienne tout abattue dans ton lit, avec un vêtement qui vous sépare. Puisses-tu trouver toujours dans ta couche les traces d'un étranger ! Puisse ta porte être toujours ouverte à ceux que les désirs tourmentent ! Qu'on ne puisse dire si ta lascive soeur a vidé un plus grand nombre de coupes, mis hors de combat un plus grand nombre d'amants. Souvent, dit-on, elle prolonge ses festins jusqu'à l'heure où le char du Soleil ramène le jour. Nulle ne sait mieux mettre une nuit à profit, et varier ses travaux amoureux. Ton épouse s'est instruite à son école ; tu es assez insensé pour ne point t'en apercevoir à ses mouvements auxquels préside un art qu'elle ne connaissait point. Crois-tu que c'est pour toi qu'elle ajuste sa coiffure ; qu'elle fait passer dans sa fine chevelure