Page:Œuvres de Catulle, Tibulle et Properce, trad de Guerle, Valatour et Guenouille, 1860.djvu/170

Cette page n’a pas encore été corrigée

ÉLÉGIE VII

Ce jour a été chanté par les Parques, qui filent la trame des destinées, cette trame qu'aucun des dieux ne peut rompre. «Cet enfant, ont-elles dit, mettra en déroute les peuples de l'Aquitaine, et fera trembler l'Atax, vaincu par ses braves soldats». Cet oracle est accompli : la jeunesse romaine a vu de nouveaux triomphes, et des rois captifs, chargés de fers. Et toi, Messala, le front couronné des lauriers de la victoire, tu étais monté sur un char d'ivoire que traînaient des coursiers plus blancs que la neige. J'étais près de toi quand tu recueillis ces moissons de gloire. Tarbelle, au pied des Pyrénées, a vu tes exploits, ainsi que les côtes de l'océan Santonique. Ils ont eu pour témoins l'Arar, le Rhône rapide, la vaste Garonne, et le Liger, dont les ondes bleuâtres arrosent le pays du blond Carnute.

Et toi, Cydnus, dois-je te chanter, toi qui, dans ton cours silencieux et paisible, promènes en serpentant à travers des marais l'azur de tes eaux ? Chanterai-je la hauteur du Taurus, qui cache dans les nues sa tête chargée de frimas, et nourrit le Cilicien aux longs cheveux ? Dirai-je comment, dans son vol à travers mille cités, la blanche colombe est respectée par l'habitant de la Palestine et de la Syrie ? Comment, du haut