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LETTRES AU SYSTÈME.

ce vieux tambour percé de la révolution de juillet, convient comme les autres que notre marmotte est malade. Mais il voudrait, le bon homme qu’il est, attendre qu’elle fût morte pour lui appliquer son emplâtre. Messieurs des Débats, arguant de cette divergence d’opinions entre les docteurs de notre marmotte, et rassurés d’ailleurs par l’excellent appétit de l’illustre boiteuse, protestent contre tout emplâtre présent ou futur. Cependant notre marmotte est malade et il lui faut un emplâtre.

Des gens qui se croient de l’étoffe dont on ferait des capacités, proposent l’application des capacités, mais quelles capacités appliquera-t-on ? Il y a tant de capacités en France qu’ici ce n’est pas un petit embarras que l’embarras du choix.

Adjoindra-t-on les avocats ? On ne peut faire mieux sans doute. Mais les avoués voudront être de la fournée. Si la chambre ne fait droit à leur requête, ils la plaideront. L’avoué est en effet la chose qui ressemble le plus à l’avocat. Comme lui, il est au courant des affaires publiques : comme lui, il reçoit son journal. L’avoué est moins fort peut-être que l’avocat sur une question de mitoyenneté ou de donation au dernier survivant, mais relativement à la question d’Orient, comme à celle d’Algérie, je ne vois pas pourquoi l’avoué ne vaudrait pas l’avocat. Voulez-vous donc établir un mur de séparation entre deux professions qui se touchent, et mettre l’inimitié et la jalousie là où existait l’union ?

Adjoindrez-vous les médecins ? Voilà certes une excellente adjonction. Si un électeur tombe frappé d’apoplexie, il y aura là du moins quelqu’un pour lui ouvrir la veine. Puis, où trouver des électeurs plus habiles que parmi la faculté ! Cet homme sait la médecine, donc il doit savoir la politique : le raisonnement est rigoureux ; mais celui ci ne le serait pas moins : cet homme sait la politique, donc il doit savoir la médecine. Alors, quand j’aurai la fièvre, je m’adresserai à un secrétaire d’ambassade ou à un conseiller d’État, et pour peu que je sois superstitieux, j’irai m’age-