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ser la pierre et réjouir les mânes du poète dans sa tombe. Eh bien ! je dois dire aujourd’hui encore, avec la même conviction et de la même façon, par la propre voix de l’auteur, à force de citations et de preuves tirées de ses écrits, je dois dire encore, et au public et a la presse, à celle de province qu’il honore, à celle de Paris qu’il abaisse, je dois dire à tous : Il y a là dans ce tombeau un grand, un très grand écrivain, un prosateur, ce qui est plus rare encore qu’un poète ; un homme d’un véritable génie, qui est l’héritier de Courier comme Moreau devait l’être de Béranger ; le pendant, le frère d’Hegésippe Moreau même ! car tous deux sont nés du peuple et presque de la même génération ; tous deux ont reçu une éducation de charité, connu les mêmes besoins, subi les mêmes épreuves, servi le même parti avec le même talent ; tous deux ont vécu de la même vie et sont morts enfin de la même mort, morts au service du peuple, dans l’isolement et l’obscurité. Attention donc à celui-là aussi ! regardez-le encore, car il est digne de la même faveur ! Saluez-le comme l’autre ; rendez-lui du moins le même honneur, maintenant qu’il n’est plus aussi ! c’est son tour ! Une main amie a recueilli ses œuvres ; lisez-le, louez-le, donnez-lui cette gloire qu’il a tant, souhaitée, qu’il a tant méritée ; donnez-la lui pour tout ce qu’il a voulu, pour tout ce qu’il a fait, pour ses souffrances et son génie. Imitez ce peuple de la