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attaque la superstition et l’intolérante des mauvais prêtres, soit qu’il combatte l’égoïsme et la corruption des mauvais riches, dans ses pamphlets ou dans ses contes, dans la polémique sérieuse ou dans la fantaisie du roman, c’est toujours l’homme de la raison, delà révolution et de l’audace. Sa pensée est toujours droite, généreuse et hardie ; on y retrouve toujours le triple élément que j’ai signalé, dialectique puissante, sentiment démocratique, instinct de lutte, le philosophe, le peuple et le soldat, tout Claude Tillier. Prenez, par exemple, ses deux romans, Cornélius et l’Oncle Benjamin, et vous direz deux contes inédits, l’un de Voltaire, l’autre de Diderot, tant l’imagination s’y marie bien à la raison, tant l’idée est juste et l’expression franche, tant le style brille et tranche comme l’épée, tant la plume qui les a écrits est déterminée. Oui, cela semble écrit il y a soixante ans, par l’auteur de Candide, ou par celui de Jacques le Fataliste, avec cette encre vive, avec cette prose acre, ardente, incisive, avec cet acide sulfurique, ce sublimé corrosif, ce vitriol pur de l’Encyclopédie qui mord, marque, brûle, dissout, déchire et emporte la pièce.

Prenez de même ses pamphlets, ceux qu’il a composés contre la recrudescence du parti-prêtre, contre ces inventions surannées de reliques déterrées, de miracles rajeunis, alors que le clergé trouvait des