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une masse énorme de muscles et de nerfs ; ce qui lui donne, à la Fiance, cette force prodigieuse qui la jette d’un bond sur une capitale, et lui fait, en quelques heures, déchirer une armée, c’est le patriotisme de ses enfants, c’est leur passion désordonnée pour la gloire. Si vous éteignez ce feu sacré qui vit encore dans leur ame, sous les cendres de la République et de l’Empire, comment voulez-vous qu’elle se défende contre cet orage de Barbares que les vents du Nord poussent contre elle ? Que fera-t-elle, lorsqu’elle ne sera plus qu’une faible femme, et qu’elle aura dix hommes à combattre, quand, au lieu de l’épée des Hoche, des Marceau, des Bonaparte, elle n’aura plus dans sa main qu’une demi-aune ? Ne voyez-vous pas que vous coupez au moderne Samson sa terrible chevelure, et que vous le livrez, impuissant et chauve, aux chaînes des Philistins. »


N’avons-nous pas aussi plus bas dans leur incontestable vérité, toute sa probité, tout son désintéressement, une probité de pauvre, un désintéressement de poète ? Faut-il encore l’avoir vu s’abstenir, refuser, se contenter de son pain sec gagné à la sueur de son front, après ces nobles paroles qui témoignent aussi haut que des faits :

« Et dire que nous n’avons point de lois contre la corruption !… qu’il faut la voir secouer de ses vastes ailes ses miasmes désorganisateurs sur nos cités, et la laisser faire !.. Si un militaire livrait aux Prussiens ou aux Allemands la plus mauvaise bicoque de votre frontière, vous le feriez périr dans un ignominieux supplice ; et quand des misérables, pour avoir quelques arpents de terre de plus, vendent nos libertés ; quand