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XX

Enlèvement et mort de Mademoiselle Minxit.

Toutefois, mon oncle reconduisit M. Minxit jusqu’à la Croix-des-Michelins, et il revint se mettre au lit. Il était dans cet anéantissement profond que produit un premier sommeil, lorsqu’il fut réveillé par un heurt violent contre sa porte. Ce coup frappa mon oncle d’une commotion douloureuse. Il ouvrit sa fenêtre ; la rue était noire comme un fossé profond ; cependant il reconnut M. Minxit et il crut apercevoir dans son attitude quelque chose de désolé. Il courut vers sa porte ; à peine le verrou fut-il tiré, que le digne homme se jeta dans ses bras et éclata en larmes.

— Eh bien ! qu’est-ce, monsieur Minxit ? Voyons, parlez ! les pleurs n’aboutissent à rien ; du moins, ce n’est pas à vous qu’il est arrivé malheur ?

— Partie ! partie ! s’écria M. Minxit suffoqué par les sanglots, partie avec lui, Benjamin !

— Quoi ! Arabelle est partie avec M. de Pont-Cassé ? fit mon oncle, devinant de suite de quoi il s’agissait.