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chaud ; car il faut vous dire que, depuis sa convalescence, Benjamin, reconnaissant envers le vin chaud qui lui avait sauvé la vie, en prenait tous les matins une ration qui aurait suffi à deux officiers de marine. Il disait, pour justifier cet extra monstre, que sa température était encore au-dessous de zéro.

— Benjamin, lui dit ma grand’mère, j’ai un service à te demander.

— Un service ! répondit Benjamin, et que puis-je faire, chère sœur, pour vous être agréable ?

— Tu devrais l’avoir deviné, Benjamin, il faut que tu sois parrain de mon dernier.

Benjamin qui n’avait rien deviné du tout et qu’au contraire cette proposition prenait à l’improviste, secoua la tête et fit un gros : Mais…

— Comment, dit ma grand’mère lui jetant un regard plein d’étincelles, est-ce que tu me refuserais cela, par hasard ?

— Non pas, chère sœur, bien au contraire, mais…

— Mais quoi ? Tu commences à m’impatienter avec tes mais.

— C’est que, voyez-vous, je n’ai jamais été parrain, moi, et je ne saurais comment m’y prendre pour remplir mes fonctions.

— Belle difficulté, on te mettra au courant ; je prierai le cousin Guillaumot de te donner quelques leçons.

— Je ne doute ni des talents ni du zèle du cousin Guillaumot ; mais s’il faut que je prenne des leçons de parinologie, je crains que cette étude n’aille pas à mon genre d’intelligence ; vous feriez mieux peut-être de prendre un parrain tout instruit ; Gaspard, par exemple, qui est enfant de chœur, vous conviendrait parfaitement.

— Allons donc, monsieur Rathery, dit Mme Lalande, il faut