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finit aujourd’hui, non plus par des chansons, mais par des prisons, Claude Tillier est enfin condamné à huit jours d’emprisonnement.

En 1840, il publie son premier pamphlet, intitulé : Un flotteur, à la majorité du conseil municipal de Clamecy. Viennent ensuite les Lettres sur la réforme électorale, que M. de Cormenin eût voulu signer et que le National a reproduites. Dès lors, sa nouvelle vocation est fixée : le maître d’école ne sera plus qu’écrivain. En 1841, sa renommée déjà grande le fait appeler à Nevers pour diriger le journal l’Association, feuilleton et premier-Paris, littérature et politique, il suffit à tout, à la fois grave et doux, pour parler comme Boileau, laborieux et fécond. L’Association ayant cessé de paraître, Claude Tillier, quoique malade, ne se repose pas ; il entreprend une première série de vingt-quatre pamphlets, puis une seconde série de douze dont il ne devait pas voir, hélas ! achever la publication. Il est mort à la peine, à la tâche, la plume à la main, mort comme d’Assas, à son poste, en criant encore : France, voici l’ennemi ! Il est mort à Nevers, le 12 octobre 1844, âgé de 43 ans.

Voilà l’homme biographié, voilà toute cette vie si pleine et si courte, si modeste et si méritante ! Enfant un bras cassé, jeune homme une révolte, homme enfin la prison et la lutte, la misère et la mort : voilà les faits et les dates fidèlement racontés, énoncés par