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X

Comment mon oncle se fit embrasser par le marquis.

Benjamin avait couché à Corvol. Le lendemain, comme il sortait de la maison avec M. Minxit, la première personne qu’ils aperçurent, ce fut Fata. Celui-ci, qui ne se sentait pas la conscience nette, eût autant aimé rencontrer deux grands loups sur sa route que mon oncle et M. Minxit. Cependant, comme il ne pouvait s’esquiver, il se décida à faire contre fortune bon cœur : il vint à mon oncle.

— Bonjour, monsieur Rathery. Comment vous portez-vous, honorable monsieur Minxit ? Eh bien ! monsieur Benjamin, comment vous en êtes-vous tiré avec notre Gessler ? J’avais une peur terrible qu’il ne vous fît un mauvais parti et je n’en ai pas fermé l’œil de toute la nuit.

— Fata, dit M. Minxit, gardez vos obséquiosités pour le marquis quand vous le rencontrerez. Est-il vrai que vous ayez dit à M. de Cambyse que vous ne connaissiez plus Benjamin ?

— Je ne me souviens pas de cela, mon bon monsieur Minxit.