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Tenez ! Claude Tillier est un enfant de la révolution, un enfant du peuple. Il est né à Clamecy, le 21 germinal an ix, d’un père serrurier. Tout jeune encore, on voit déjà poindre en lui la hardiesse et la générosité de son cœur. Ses premiers jeux sont des combats. Sous Bonaparte, les enfants jouaient aux soldats, comme ils jouaient à la chapelle sous les Bourbons : Regis ad exemplar totus componitur orbis. Il prélude donc, tout d’abord, aux luttes à venir du pamphlétaire, et dans ses rixes d’enfant il a déjà la magnanimité d’un homme. Voué au faible contre le fort, prenant toujours le parti de l’opprimé contre l’oppresseur, battant ou battu, il rentre un jour chez sa mère avec un bras cassé. C’est l’enfance d’Hercule, de Duguesclin, de Carrel, que sais-je ? de tous ceux, athlètes, chevaliers, écrivains qui ont mission de combattre à leur tour les monstres, les félons et les tyrans. Bientôt son intelligence se développe comme son courage ; il a la supériorité de l’esprit comme celle du cœur. Il étudie, et ses premiers essais sont des triomphes ; autant de succès que d’efforts. Aussi, l’an 1813, la ville de Clamecy qui entretenait une bourse dans un lycée impérial, choisit Claude entre tous ses rivaux, et l’envoie, comme le plus digne, achever ses classes au lycée de Bourges. Sa ville lui a donné l’éducation, il lui a rendu la gloire ; partant quittes. Déjà le jeune homme succède à l’enfant ;