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IX

M. Minxit se prépare à la guerre.

Or, celui-ci avait été informé, je ne sais par qui, par la renommée sans doute, qui se mêle de tout, que Benjamin était retenu prisonnier à Saint-Pierre du Mont ; il ne trouva point de meilleur moyen, pour délivrer son ami, que de prendre d’assaut la gentilhommière du marquis et de la raser ensuite. Vous qui riez, trouvez-moi dans l’histoire une guerre plus juste. Là où le gouvernement ne sait pas faire respecter les lois, il faut bien que les citoyens se fassent justice eux-mêmes.

La cour de M. Minxit ressemblait à une place d’armes ; la musique, à cheval et armée de fusils de toutes sortes, était déjà rangée en bataille ; le vieux sergent, entré depuis peu au service du docteur, avait pris le commandement de ce corps d’élite. Du milieu de ses rangs s’élevait un ample drapeau fait avec un rideau de croisée sur lequel M. Minxit avait écrit en lettres moulées, afin que personne n’en ignorât : La Liberté de Benjamin ou les oreilles de M. de Cambyse ! c’était là son ultimatum.