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notification un peu trop officielle et trop prématurée fit faire à Mlle Minxit une grosse moue et une large grimace. Benjamin, qui avait bien autre chose à faire qu’à épiloguer sur ce qui se passait autour de lui, ne s’aperçut de rien ; mais cette marque de répugnance n’échappa pas à ma grand’mère. Son amour-propre en fut vivement blessé ; car si Benjamin n’était pas pour tout le monde le plus joli garçon du pays, il l’était au moins pour sa sœur. Après avoir remercié M. Minxit de l’honneur qu’il faisait à son frère, elle ajouta, mordant dans chaque syllabe comme si elle eût tenu la pauvre Arabelle sous ses dents, que la principale, l’unique raison qui avait déterminé Benjamin à solliciter l’alliance de M. Minxit, c’était la haute considération dont lui, M. Minxit, jouissait dans toute la contrée.

Benjamin crut que sa sœur avait dit une sottise, et il se hâta d’ajouter : « Et aussi les grâces et les charmes de toute espèce dont Mlle Arabelle est si