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V

Mon oncle fait un miracle.

Mon oncle allait lever la séance, lorsqu’il aperçut une jolie paysanne qui cherchait à se frayer un passage parmi la foule ; comme il aimait les jeunes filles au moins autant que Jésus-Christ aimait les petits enfants, il fit signe qu’on la laissât approcher.

— Je voudrais bien savoir, dit la jeune Moulotate avec sa plus belle révérence, la révérence qu’elle faisait au bailli quand, allant lui porter de la crème, elle le rencontrait sur son passage, si ce que dit la vieille Gothon est la pure vérité : elle prétend que vous faites des miracles.

— Sans doute, répondit mon oncle, quand ils ne sont pas trop difficiles.

— En ce cas, pourriez-vous guérir par miracle mon père qui est malade, depuis ce matin, d’une maladie que personne ne connaît ?