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À L’ÉDITEUR.


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Monsieur,


Mon embarras est grand, je l’avoue, de parler d’un homme que je n’ai pas connu, que je n’ai même pas vu, et d’en parler à ses concitoyens, à ses abonnés, à ses amis, à ses parents, à tous ceux qui le savent par cœur, qui ont entendu sa voix comme ils ont lu ses écrits, qui l’ont salué vivant et enseveli mort, qui l’ont, pour ainsi dire, suivi du berceau à la tombe, qui peuvent donc rendre de lui un témoignage exact, absolu, l’ayant connu tout entier, l’ayant vu commencer, hélas ! et finir ! Mais c’est une dette, dette d’honneur et sacrée, qu’il me faut payer ici à