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entendaient par les biens temporels d’autres biens, c’est : 1° que cela serait indigne de Dieu ; 2° que leurs discours expriment très clairement la promesse des biens temporels, et qu’ils disent néanmoins que leurs discours sont obscurs et que leur sens ne sera point entendu… La troisème preuve est que leurs discours sont contraires et se détruisent (fr. 659). »

Après le chapitre des Figuratifs prend naturellement place le recueil des prophéties que Pascal avait dressé et qui comprend des traductions des livres d’Isaïe et de Daniel. Ge recueil prépare la série des fragments relatifs à Jésus, considéré comme prophète, puisqu’il s’agit de montrer comment les caractères du Messie attendu se retrouvent véritablement dans le Christ. — De là un chapitre sur Jésus-Christ, auquel se rattachent des réflexions sur le style de l’Evangile et sur la véracité des apôtres que Pascal se proposait de développer assez longuement.

Enfin la preuve la plus forte de Jésus-Christ, ce sont les miracles : Pascal avait formé une théorie des miracles, dont il expose le principe : « Commencement. — Les miracles discernent la doctrine, et la doctrine discerne les miracles. Il y a de faux et de vrais. Il faut une marque pour les connaître ; autrement ils seraient inutiles. Or, ils ne sont pas inutiles, et sont au contraire fondement. Or, il faut que la règle qu’il nous donne soit telle, qu’elle ne détruise la preuve que les vrais miracles donnent de la vérité, qui est la fin principale des miracles. Moïse en a donné deux (fr. 803). »

La théorie des miracles relie l’Église de Jésus-Christ à l’Église contemporaine ; elle nous introduit dans la polémique entre Jésuites et Jansénistes où était aux yeux de Pascal le secret et comme la clé du christianisme vrai. Ainsi nous semblent s’ordonner sans effort les six der-