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notes pour les Provinciales ou pour les Factums qui les suivirent : ils sont de 1656-1657. Le fragment 498 paraît être une première rédaction d’une lettre à Mlle de Roannez, qui est contemporaine des Provinciales (24 septembre 1656). Plusieurs fragments se rattachent à la Lettre sur les Commandements de Dieu qui doit être de la même époque. De longs développements sont écrits en vue de la conférence de Port-Royal, où Pascal a exposé le plan de l’ouvrage qu’il méditait, vers l’année 1658 (fr. 430, 416). Les notes pour les Discours sur la condition des Grands (fr. 310) nous conduisent à l’année 1660. En revanche le fragment 75 se rattache au Traité du vide ; et quoiqu’il s’accompagne d’une remarque d’exégèse biblique qui atteste la diversité des préoccupations de Pascal à l’époque où il a été écrit, il est possible qu’il soit antérieur à la seconde conversion de Pascal. Ainsi, sans tenir compte encore de l’Apologie, c’est presque dix ans d’activité intellectuelle dont ces papiers apportent la confidence, la plus immédiate peut-être et la plus intime que l’on ait jamais recueillie.

Quant aux fragments qui devaient fournir la matière de l’Apologie, — et sans qu’on puisse exclure l’hypothèse de fragments antérieurs, préparés en vue de l’Entretien avec M. de Saci, (1655) ou même des conférences avec M. Rebours[1], — ils appartiennent aux dernières années de la vie de Pascal ; nous n’avons ici qu’à recueillir le témoignage de Mme Périer : « Il avait environ trente quatre ans quand il commença de s’y appliquer. Il employa un an entier à s’y préparer en la manière que ses antres occupations lui permettaient, qui était de recueillir les différentes pensées qui lui venaient là-dessus ;

  1. Cf. Lettre à Mme Périer du 26 janvier 1648.