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il publia à peu près tout ce qu’il trouva à publier, sans indiquer d’ailleurs ni contrôler les sources, sans vérifier le texte. Il conserve les arrangements de l’édition de 1670 ; il ajoute, pêle-mêle avec les fragments inédits tirés des Copies, un fragment du Traité du vide dont il fait un premier article sous ce titre : de l’Autorité en matière de philosophie (et où Condorcet a pu retrouver cette même théorie du progrès qu’il opposait à Pascal), les réflexions sur la Géométrie et sur l’Art de persuader, les extraits sur Épictète et sur Montaigne, les Discours sur la condition des grands que Nicole avait publiés en 1670, et jus qu’à des souvenirs de conversations empruntés à Gilberte ou à Marguerite Périer, jusqu’à des pages démarquées du Dr Besoigne. Ces extensions considérables l’amènent à abandonner le plan de Port-Royal ; mais il n’en cherche pas un autre qui eût quelque rapport avec l’Apologie méditée par Pascal ; il se contente d’un classement qui lui paraît plus simple que celui de Port-Royal (dont il conserve d’ailleurs presque tous les titres), et il le subordonne à une division qui lui semble satisfaire à la fois la rigueur du géomètre et les scrupules du chrétien : d’une part, les Pensées qui se rapportent à la Philosophie, à la Morale et aux Belles-Lettres, d’autre part les Pensées immédiatement relatives à la Religion, chacune de ces parties étant complétée par des chapitres de Pensées diverses, et par les opuscules qui s’y rattachent. Depuis 1779 c’est à travers le classement de Bossut qu’on a lu presque toujours les Pensées ; non seulement jusqu’en 1844 tous les éditeurs le reproduisent[1], à l’exception de l’abbé André et de

  1. En particulier Renouard qui avait pourtant, dit Faugère, consulté le manuscrit autographe (1803) et Lefèvre dans son édition des Œuvres complètes de Pascal (1819). Tous deux se bornèrent à l’addition de quelques fragments.