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ce que c’est qu’esprit, et moins qu’aucune chose comme un corps peut être uni avec un esprit. C’est là le comble de ses difficultés 1, et cependant c’est son propre être 2 : Modus quo corporibus adhœrent spiritus comprehendi ab hominibus non potest, et hoc tamen homo est 3.

Enfin pour consommer la preuve de notre faiblesse, je finirai par ces deux considérations 4…

7°] 73

[Mais peut-être que ce sujet passe la portée de la raison. Examinons donc ses inventions sur les choses de sa 5 force. S’il y a quelque chose où son intérêt propre ait dû la faire appliquer de son plus sérieux, c’est à la recherche de son souverain bien. Voyons donc où ces âmes fortes et clairvoyantes l’ont placé, et si elles en sont d’accord.


i. [Quoique ce soit.]

2. [Quomodo.]

3. St Aug., De civ. Del, XXI, io, ap. Mont., ApoL précédé de ce commentaire : « Comme une impression spirituelle fasse une telle faulsee dans un subiet massif et solide, et la nature de la liaison et cousture de ces admirables ressorts, iamais homme ne l’a sceu ».

4[Voilà une partie des causes qui rendent l’homme si imbécile à con naître la nature. Elle est infinie en deux manières, il est fini et limité. Elle dure et se perpétue [maintient perpétuellement en son être ; il passe et est mortel. Les choses en particulier se corrompent et se changent à chaque instant, il ne les voit qu’en passant. Elles ont un [leur principe et une] leur fin, il ne conçoit ni l’un ni l’autre. Elles sont simples et il est composé de deux natures différentes. Et pour consommer la preuve de notre faiblesse, je finirai par ces deux réflexions sur l’état de notre nature].

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Cf. B., 2a ; C, 4i ; Faug., II, ia3 ; Mot., I, 173 et I. i58 ; Mxch., 19k

5. [Portée.]