Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/400

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même, et 1 connaissant quelle proportion il y a…] Que l’homme 2 contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté, qu’il éloigne sa vue des objets bas qui l’environnent 3. Qu’il regarde cette éclatante lumière, mise comme une lampe éternelle * pour éclairer l’univers que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour 3 que cet astre décrit 6 et qu’il s’étonne de ce que ce vaste tour lui-même n’est qu’une pointe très délicate 7 à l’égard de celui que les astres qui roulent dans le firmament embrassent. Mais si 8 notre vue s’arrête là, que 9 l’imagination passe outre : elle se lassera plutôt de concevoir 10, que la nature 11 de fournir 12. Tout ce monde visible n’est


i. [Juge s’il a quelque proportion avec elle par la comparaison au’il fera de ces deux objets.]

2. [Considère.]

3. [Qu’il l’étende à ces feux innombrables qui roulent si fièrement sur lui, que cette immense étendue de l’univers lui paraisse [lui fasse [cette vaste route que le soleil décrit en son tour.] — Cf. Mont : « Qui luy a persuadé que le bransle admirable de la voulte céleste, la lumière éternelle de ces flambeaux roulants si fièrement sur sa teste, les mouvements espoventables de cette mer infinie, soyent establis… pour sa commodité » (ApoL).

4. [Au centre de] l’univers [que son] vaste tour.

5. Qu’[elle.]

6. [Lui fasse regarder la terre comme un point… et que ce vaste tour lui même ne soit considéré que comme un point [pour une pointe très délicate.]

7. Comme on le voit, Pascal a substitué au terme abstrait point l’expression concrète de pointe] délicate a le sens de fine } où il est moins usité aujourd’hui. L’expression appartient d’ailleurs à Montaigne (1, 25, cité plus haut).

8. [S’il n’arrête là sa vue [n’arrêtons point là notre vue.]

9. [Son.]

10. [Des immensités d’espaces.]

11. [D’en.]

12. « La nature peut infiniment plus que l’art » (Réflexions sur l’esprit géométrique).