Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/40

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texte : il reproduit pieusement les altérations et les trans positions de Port-Royal. L’intérêt de l’édition est dans le plan : il est conforme à l’idée systématique que Condorcet se fait de Pascal, et il est clair. Le premier article contient des réflexions sur la géométrie qui n’étaient encore connues que par les extraits de la Logique de Port-Royal et les passages du traité de l’Art de persuader qui avaient été publiés par Desmolets ; les conditions de la certitude rigoureuse sont donc définies. En regard, Condorcet place immédiatement, dans les articles suivants, le problème de la vie future, la nécessité de donner sa vie pour son salut, et de parier pour la religion ; mais aussi Fin certitude de toutes nos connaissances, la faiblesse et la misère de l’homme. Il est impossible d’arriver par la raison à quelque démonstration de théologie ou de morale ; et ainsi comme dit le titre curieux de l’article septième où Condorcet rassemble toutes les pensées « sceptiques » de Pascal, inédites alors en grande partie, les « préjugés » sont « justifiés ». Mais à défaut de démonstration susceptible d’une valeur géométrique, il y a des « preuves morales » et des « preuves historiques » du christianisme ; elles sont réparties dans les deux derniers paragraphes de l’article neuvième, et précédées d’un premier paragraphe : « Nature des preuves du christianisme » où sont réunis quelques-uns des fragments les plus hardis sur l’incertitude nécessaire de la religion, sur l’ambiguïté radicale des prophéties et des miracles, sur le rôle de la coutume et de l’automatisme. Enfin Condorcet extrait des Mémoires de Fontaine les passages essentiels de l’Entretien avec M. de Saci, et ajoute un choix de pensées diverses. Quant au commentaire, il est composé de quelques notes où Condorcet se préoccupe plus de sa propre philosophie que de Pascal ; le ton en est dogma-