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Nul ne dit cartésien que ceux qui ne le sont pas ! ; pédant, qu’un pédant 2 ; provincial, qu’un provin cial, et je gagerais 3 que c’est l’imprimeur qui l’a mis au titre des Lettres au Provincial 1 ".


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Cf. B., 464 ; G., a63 ; Fabg., I, 260 ; Hat., XXV, i3i ; Mol., II, i36 ;

Mich., 6G4.

1. Cartésien que ceux qui ne le sont pas surcharge. Pascal avait écrit d’abord : nul ne dit pédant qu’un pédant, etc. Les Copies, suivies par les éditeurs, donnent courtisan. Notre leçon semble confirmée par ce fait que le fragment immédiatement précédent de l’autogra phe, écrit sur le même morceau de papier, est relatif à Descartes (Cf. fr. 7 8).

2. [Cartésien qu’un qui.] — Montaigne a consacré un Essai au pédan tisme (I, 24). D’autre part dans son chapitre sur Montaigne lui même, Malebranche a longuement analysé le mot : « Ce terme pédant est fort équivoque ; mais l’usage, ce me semble, et même la raison, veulent qu’on appelle pédants ceux qui pour faire parade de leur fausse science, citent à tort et à travers toutes sortes d’auteurs, qui parlent simplement pour parler et pour se faire admirer des sots qui amassent sans jugement et sans discernement des apophthegmes et des traits d’histoire, pour prouver ou pour faire semblant de prouver des choses qui ne se peuvent prouver que par des raisons. Pédant est opposé à raisonnable, etc. » (Rech. de la Vérité, 1. II, p. III et 5.)

3. Pascal avait d’abord écrit^’e [croîs] ; la correction semble indi quer qu’il ne voulait point paraître connaître le secret des Provin ciales.

4. « Ces lettres, écrit Nicole, ont été appelées Provinciales, parce que l’anteur ayant adressé les premières lettres sans aucun nom à un de ses amis de la campagne, l’imprimeur les publia sous ce titre : Lettre écrite à un provincial par un de ses amis sur le sujet des dis putes présentes de la Sorbonne. » Peut-être, ajoute M. Faugère, l’imprimeur s’était-il souvenu d’un écrit déjà publié sous ce titre : Lettre d’un Jurisconsulte à un Provincial de ses amis sur l’usure. Mons, i5 9 8.