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bien la nature, qui lui apprennent qu’elle peut parler de tout, et même de théologie 1.

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[Qu’on voie les discours de la 2 e, /i e et 5 e du Jan séniste ; cela est haut et sérieux 2.

Je hais également le bouffon 3 et l’enflé] : on ne ferait son ami de l’un ni de l’autre.

On ne consulte que l’oreille 4, parce qu’on manque


1. Mont., III, v : «Si i’estois du mes autant comme ils artialisent la nature. » Cette thèse avait déjà été appliquée à la théologie par Balzac dans le Socrate chrétien : « Ce n’est pas assez de savoir la théologie pour écrire de la théologie. » Discours X, cf. passim. Il restait à mettre la théorie en pratique, et c’est ce qu’avait fait l’auteur des Provinciales,

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Cf. B., 354 ; C, 3io ; Faug., I, 261 ; Ha v., XXIV, o4 et XXV, i33 ; Mol., II, no ; Mien., a3.

2. Ce fragment est fait de notes, destinées vraisemblablement à la onzième Provinciale. Pascal devait s’y défendre d’avoir tourné les choses saintes en raillerie : il invoque les passages de ses premières Provin ciales où tout d’un coup sur le fond de comédie se détache l’éloquence grave du Janséniste.

3. Voir dans la onzième Provinciale la condamnation de « l’esprit de bouffonnerie » que Pascal reproche à ses adversaires — comme ils le reprochaient à lui-même : La Première réponse aux Jansénistes les traite de « petits bouffons » ; le récit du « Secrétaire de Port-Royal » est une « narrative digne d’un farceur pour rendre les Jésuites ridicules auprès des esprits de son calibre par des façons de répondre, niaises et badines, qui sont le plus beau de ses dialogues puérils » (Recueil de iôjS, p. i3).

4. À la fin du Récit de la grande expérience de l’Equilibre des ’igueurs, Pascal parle des causes imaginaires que les hommes « ont exprimées par des noms spécieux qui remplissent les oreilles et non pas l’esprit. » (OEuvres de Pascal, éd. Lahure, t. IV, p. i40).