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comme les appréhensions des sens sont toujours vraies

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On se persuade mieux, pour l’ordinaire, par les raisons qu’on a soi-même trouvées, que par celles qui sont venues dans l’esprit des autres.

Première Copie 396] 11

2 Tous les grands divertissements sont dangereux


1. Pascal rappelle la doctrine classique suivant laquelle la vérité des données sensibles est évidente : si les données sensibles n’étaient pas exactes, avec quoi pourrait-on les contrôler ? Seulement les sens nous induisent en erreur, parce que nous jugeons par eux non seule ment de ce que nous voyons, mais de ce que nous avons pris l’habitude d’associer à ce que nous voyons. Il y a donc dans notre erreur même un fond de vérité, et une part d’illusion ; il est donc possible à la fois et de rassurer notre amour-propre, en constatant que nous avons bien vu certaines choses, et de corriger notre erreur en attirant notre attention sur celles que nous n’avions pas vues.

10

Cf. B., 3 9 o ; C.,35 7 ; P. R., XXIX, 26 ; Bos., I, x, 10 ; Faug., I, 173 IIav., Vil, 10 ; Mol., II, i43 ; Mien., 435.

11

Cf. G., 3C 9 ; Bos., II, xvii, 70 ; Faug., I, 229 ; Hav., XXIV, 64 ; Mol., II, 53 ; MicH., 9 56.

2. Bossut a publié en 1779 ce fragment qu’il a trouvé dans les Copies manuscrites des papiers de Pascal. Il avait déjà été imprimé en 1678 comme étant la quatre-vingt-unième et dernière Maxime de Mme de Sablé ; mais la publication est posthume. Est-ce Mme de Sablé qui avait gardé l’original de la pensée de Pascal ? ou a-t-on pris la copie de la pensée de Mme de Sablé pour un fragment écrit sous la dictée de Pascal ? Victor Cousin, qui a publié ce texte d’après les manuscrits de Conrart (avec d’insignifiantes variantes) s’appuie sur l’autorité deVallant pour trancher la question en faveur de Mme de Sablé (Madame de Sablé, i84&, p. 83), et il convient aussi de remar