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la sérénité mystique, un livre largement chrétien, propre à nourrir également toutes les âmes pieuses.

Pendant un siècle il n’y eut d’autre édition des Pensées que l’édition de Port-Royal. Le volume primitif s’augmente seulement, à diverses reprises, de fragments nouveaux qui furent répartis à travers les divers chapitres du recueil. En particulier l’édition de 1678 porte ce titre : Nouvelle édition augmentée de plusieurs pensées du même auteur ; elle est suivie en outre de diverses pièces qui avaient paru séparément en 1672 et qui deviennent l’appendice habituel des Pensées : le Discours sur les Pensées de M. Pascal, le Discours sur les preuves des livres de Moïse, le Traité qu’il y a des démonstrations d’une autre espèce, et aussi certaines que celles de la Géométrie et qu’on en peut donner de telles pour la religion chrétienne. On avait pris également en 1678 privilège pour publier la Vie de M. Pascal par Mme Périer, sa sœur ; mais elle ne parut qu’en 1684, en tête d’une des nombreuses réimpressions qui se faisaient à Amsterdam. Désormais la biographie et les commentaires qui avaient été écrits en vue de l’édition princeps encadrent les Pensées, l’aspect de l’ouvrage demeure fixé jusqu’aux travaux, presque contemporains entre eux, de Condorcet et de l’abbé Bossut (1776-1779).

On savait pourtant que le livre imprimé était loin d’enfermer l’intégralité des manuscrits qui étaient conservés par la famille, ou qui circulaient dans les milieux jansénistes. En 1711 le bénédictin dom Toutée entretient l’abbé Périer du travail de rédaction qu’il a entrepris sur trois cahiers qui lui ont été confiés[1]. Ce travail n’aboutit

  1. « Je travaille à rédiger en ordre les Pensées contenues dans les trois cahiers que vous m’avez laissés. Je crois qu’il ne faudra com-