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Soumission totale à Jésus-Christ et à mon direc teur 1.


encore l’abbé Périer ajoute-t-il en marge : « On n’a pu voir distincte ment que certains mots de ces deux lignes. » À propos de ces deux lignes, Faugère a trouvé dans les manuscrits du père Guerrier (III e Recueil, p. 2i4) une note du I er février 1^32 qui en explique rait l’histoire (cf. Recueil d’Utrecht, p. 260). Le père Guerrier avait été intrigué de ne pas retrouver ces lignes dans le commentaire en 21 pages in-f° qu’avait rédigées, peu de temps après la mort de Pascal un carme, ami de la famille Périer, mais seulement dans un com mentaire en 2 pages in-4 : qui avait été ajouté postérieurement par Marguerite Périer : « Je fus hier, 3i janvier 17^2, chez Mlle Périer pour lui montrer l’écrit du carme et lui demander raison de l’addition faite à celui de M. Pascal et au commentaire de ce religieux. Elle me ’dit qu’on avait omis ces deux lignes parce qu’elles étaient fort bar bouillées dans l’original et presque effacées en sorte que ce religieux n’avait pas pu les lire. Quoi qu’il en soit, l’addition n’a été faite, comme je l’ai appris de cette demoiselle, que trente ans après la mort de M. Pascal. En un mot, ces deux lignes ont été plutôt devinées que lues. Il faut encore remarquer qu’il n’y en avait pas la moindre trace dans le parchemin, et que c’est seulement dans le papier qu’on a trouvé ces caractères presque effacés. » Cette explication ne lève pas toute difficulté ; à examiner de près la Copie autographe de la Bi bliothèque Nationale, il n’apparaît pas qu’on ait coupé le papier pour en détacher les dernières lignes, ni ajouté Veto, pour en marquer la place. Il y a donc lieu de supposer, avec Faugère, que dans le récit lait soixante-dix ans après la mort de Pascal il s’est glissé une confu sion entre le parchemin original et la copie autographe que Pascal y avait jointe ; c’est le parchemin qui était selon toute vraisemblance le plus complet et, aussi le plus « effacé ».

1. Le mot est éclairé par la lettre que Jacqueline adressait à Mme Périer le 20 janvier 1655. Elle y insiste sur les difficultés que faisait Pascal à accepter M. Singlin comme directeur : « quoiqu’il ne put penser à d’autres, néanmoins la défiance qu’il avait de lui-même faisait qu’il craignait de se tromper par trop d’affection, non pas dans les qualités de la personne, mais sur la vocation dont il ne voyait pas de marques certaines, n’étant pas son pasteur naturel. Je vis clairement que ce n’était qu’un reste d’indépendance caché dans le fond du cœur qui faisait arme de tout pour éviter un assujettissement qui ne pouvait être que partait dans les dispositions où il était ». Elle lui rappelle « que M. de Genève avait conseiiié de choisir un directeur entre