rative, tandis que la charité n’est pas un précepte figuratif : la loi est l’image et la charité est la vérité ; la victoire sur les ennemis que Dieu a promise à son peuple est la mort du pé ché, la pureté de la loi. Cette première preuve qui est fondée sur l’esprit de l’Écriture, se confirme par deux autres argu ments, tirés de l’examen des textes sacrés. Dans ces textes, en même temps que la loi est édictée en des termes qui seraient clairs s’ils ne visaient que les actions tout extérieures comme les sacrifices, et les récompenses toutes matérielles comme les richesses, il est dit que ces termes ne seront point entendus, que la loi demeurera lettre close pour ceux-là mêmes qui croiront voir et entendre. Quel est le sens de ces paroles, si elles n’indiquent la présence d’un autre sens qui est caché sous le premier, qui n’a pas été compris des Juifs et dont Jésus Christ a donné le secret ? Enfin, quand on envisage l’ensem ble des livres qui forment Y Ancien Testament, il apparaît qu’à les interpréter uniquement dans le sens de la loi juive, il y a contradiction, à la fois parce que certaines prédictions n’ont pas été suivies d’effet littéral, et parce qu’à côté des comman dements et des promesses d’ordre matériel il y a, nettement énoncés, des commandements et des promesses d’ordre spiri tuel qui les démentent. Or, cette double contradiction ne peut être levée que par une interprétation spirituelle : ce qui est faux littéralement sera vrai spirituellement ; si le temple de Jérusalem a été détruit parce que les pierres en ont été renversées, il n’a pas cessé d’être debout, parce que la Nou velle Jérusalem subsiste dans l’Église. De même l’opposition des deux sens disparait dès qu’on établit entre eux le rapport de figure à figuré : le figuré justifie la figure en même temps qu’il se justifie lui-même.
Section XI. Les Prophéties.
La doctrine des Figuratifs permet d’appliquer à Jésus-Christ les prophéties contenues dans l’Ancien Testament. Pascal a recueilli ces prophéties, il en a mis toute la valeur en lumière et il a refait lui-même la traduction d’importants passages d Isaïe et de Daniel. Nous ne savons à vrai dire dans quelle mesure il se proposait de faire passer dans le texte même de