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plus que sur les aulres. Gomme il avait beaucoup travaillé là-dessus, et qu’il y avait des vues qui lui étaient toutes parti culières, il les expliqua d’une manière fort intelligible : il en lit voir le sens et la suite avec une facilité merveilleuse, et il les mit dans tout leur jour et dans toute leur force.

Enfin, après avoir parcouru les livres de l’Ancien Testa ment, et l’ait encore plusieurs observations convaincantes pour servir de fondements et de preuves à la vérité de la religion, il entreprit encore de parler du Nouveau Testament, et de tirer ses preuves de la vérité même de l’Évangile.

Il commença par Jésus-Christ ; et quoiqu’il l’eût déjà prouvé invinciblement par les prophéties et par toutes les ligures de la loi, dont on voyait en lui l’accomplissement parfait, il apporta encore beaucoup de preuves tirées de sa personne même, de ses miracles, de sa doctrine et des circonstances de sa vie.

Il s’arrêta ensuite sur les apôtres ; et pour faire voir la vérité de la foi qu’ils ont publiée hautement partout, après avoir établi qu’on ne pouvait les accuser de fausseté qu’en supposant ou qu’ils avaient été des tourbes, ou qu’ils avaient été trompés eux-mêmes, il fit voir clairement que l’une et l’autre de ces suppositions était également impossible.

Enfin il n’oublia rien de tout ce qui pouvait servir à la vérité de l’histoire évangélique, faisant de très belles remar ques sur l’Évangile même, sur le style des évangélistes, et sur leurs personnes ; sur les apôtres en particulier, et sur leurs écrits ; sur le nombre prodigieux de miracles ; sur les martyrs ; sur les saints ; en un mot, sur toutes les voies par lesquelles la religion chrétienne s’est entièrement établie. Et quoiqu’il n’eût pas le loisir, dans un simple discours, de traiter au long une si vaste matière, comme il avait dessein de faire dans son ouvrage, il en dit néanmoins assez pour convaincre que tout cela ne pouvait être l’ouvrage des hommes, et qu’il n’y avait que Dieu seul qui eût pu conduire l’événement de tant d’effets différents qui concourent tous également à prouver d’une manière invincible la religion qu’il est venu lui-même établir parmi les hommes.

Voilà en substance les principales choses dont il entreprit de parler dans tout ce discours, qu’il ne proposa à ceux qui l’entendirent que comme l’abrégé du grand ouvrage qu’il