Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/193

Cette page n’a pas encore été corrigée

Édit. de 1669

Édit. de 1670

Jésus-Christ et les apôtres tirent de l’Écriture ne sont pas démonstratives. Ils disent seulement que Moïse a dit qu’un prophète viendrait : mais ils ne prouvent pas que ce soit celui-là et c’est toute la question. Ces passages ne servent donc qu’à montrer qu’on n’est pas contraire à l’Ecriture, et qu’il n’y paraît point de répugnance, mais non pas qu’il y ait accord. Or, cela suffit : exclusion de répugnance avec miracles.

Ibid., fr. 5. — Les prophéties ne pouvaient pas prouver Jésus-Christ pendant sa vie. Et ainsi on n’eût pas été coupable de ne pas croire en lui avant sa mort, si ses miracles n’eussent pas suffi sans la doctrine. Or, ceux qui ne croyaient pas en lui encore vivant étaient pécheurs, comme il le dit lui-même, et sans excuse. Donc il fallait qu’ils eussent une démonstration à laquelle ils résistassent. Or, ils n’avaient pas des preuves suffisantes dans l’Écriture, les prophéties n’étant pas encore accomplies ; mais seulement les miracles. Donc ils suffisent quand la doctrine n’est pas manifestement contraire, et ou y doit croire. Jésus-Christ a vérilié qu’il

qu’on eût pu tirer de l’Ecriture pendant la vie de Jésus Christ n’auraient pas été démonstratives. On y voit, par exemple, que Moïse a dit qu’un Prophète viendrait ; mais cela n’aurait pas prouvé que Jésus-Christ lut ce Prophète, et c’était toute la question. Ces passages faisaient voir qu’il pouvait être le Messie, et cela avec ses miracles devait déterminer à croire qu’il l’était effectivement.

Les prophéties seules ne pouvaient pas prouver Jésus Christ pendant sa vie. Et ainsi on n’eût pas été coupable de ne pas croire en lui avant sa mort, si les miracles n’eussent pas été décisifs. Donc les miracles suffisent quand on ne voit pas que la doctrine soit contraire, et on y doit croire.