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PREMIÈRE PARTIE


La préface qu’Étienne Périer écrivit pour l’édition de Port-Royal nous apprend l’état des manuscrits de Pascal au moment de sa mort : « On les trouva tous ensemble enfilés en diverses liasses, mais sans aucun ordre, sans aucune suite, parce que, comme je l’ai déjà remarqué, ce n’étaient que les premières expressions de ses pensées qu’il écrivait sur de petits morceaux de papier à mesure qu’elles lui venaient dans l’esprit. Et tout cela était si imparfait et si mal écrit, qu’on a eu toutes les peines du monde à le déchiffrer. » On commença donc par en faire une copie. Cette copie est-elle celle que nous possédons à la Bibliothèque Nationale, manuscrit 9 203 f. fr., ? et dans ce cas est-il vrai que cette copie reproduise l’ordre des cahiers autographes, « tels qu’ils étaient, et dans la même confusion qu’on les avait trouvés » ? S’il en était ainsi, cette copie constituerait en fait la première et la plus fidèle édition des Pensées, d’une autorité supérieure, pour l’ordre des pensées, au manuscrit autographe ; car l’autographe, aujourd’hui, est une collection de feuilles séparées ou de petits morceaux de papier, collés comme sur un album à une date qui n’est pas antérieure à 1711, c’est-à-dire presque cinquante ans après la mort de Pascal. C’est donc par l’examen de cette copie que doit être abordée l’étude de la publication des Pensées.