Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée
De M. Le Camus, docteur en théologie de la Faculté de Pares, conseiller et aumônier ordinaire du roi.

Il m’est arrivé, en examinant cet ouvrage en l’état qu’il est, ce qui arrivera presque à tous ceux qui le liront, qui est de regretter plus que jamais la perte de l’auteur, qui était seul capable d’achever ce qu’il avait si heureusement commencé., En effet, si ce livre, tout imparfait qu’il est, ne laisse pas d’émouvoir puissamment les personnes raisonnables et de faire connaître la vérité de la religion chrétienne à ceux qui la chercheront sincèrement, que n’eùt-il pas fait si l’auteur y eût mis la dernière main ? Et si ces diamants bruts épars çà et là jettent tant d’éclat et de lumière, quel esprit n’aurait-il pas ébloui, si ce savant ouvrier avait eu le loisir de les polir et de les mettre en œuvre ? Au reste, s’il eût vécu plus long temps, ses secondes pensées auraient été sans doute dans un meilleur ordre que ne le sont les premières que l’on donne au public dans cet écrit, mais elles ne pouvaient être plus sages ; elles auraient été plus polies et plus liées, mais elles ne pouvaient être ni plus solides ni plus lumineuses. C’est le témoignage que nous en rendons, et que nous n’y avons rien remarqué qui ne soit conforme à la créance et à la doctrine de l’Eglise. À Paris, le 21 de septembre 1669.

E. Le Camus, docteur de la Faculté de théologie de Paris, conseiller et, aumônier du roi.

De Monsieur de Ribeyran, archidiacre de Comminges.

J’ai lu avec admiration ce livre posthume de M. Pascal. Il semble que cet homme incomparable non seulement voit, comme les anges, les conséquences dans leurs principes, mais qu’il nous parle comme ces purs esprits, par la seule direction de ses pensées. Souvent un seul mot est un discours tout entier. Il fait comprendre tout d’un coup à ses lecteurs ce qu’un autre aurait bien de la peine d’expliquer par un raisonnement fort étendu. Et tant s’en faut que nous devions