Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/169

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la chose presse extrêmement, que je n’aie eu votre dernière réponse à tout ce que je vous mande, quoique ce que vous avez mandé à M. de Roannez me donne lieu d’espérer que votre réponse sera aussi favorable que nous le souhaitons. Je vous dois dire, madame, que M. votre fils est bien aise de se voir bientôt au bout de ses sollicitations auprès de moi et de vos autres amis, et de n’être plus obligé à nous tenir tête avec l’opiniâtreté qu’il faisait et dont nous ne pénétrions pas bien les raisons. Car la force de la vérité l’obligeait à se rendre, et cependant il ne se rendait point et revenait toujours à la charge ; et la chose allait quelquefois si loin que nous ne le regardions plus comme un Normand, qui sont gens naturellement complaisants, mais comme le plus opiniâtre Auvergnat qui fût jamais : c’est tout dire. Mais main tenant nous ferons bientôt la paix, et j’espère que votre satis faction, et la gloire, et l’applaudissement, qui sont inséparables de la publication de cet ouvrage, achèveront de mettre fin aux petits différends que nous avons eus, M. de Roannez et moi, avec M. votre fils. J’aurais mille choses à vous dire de lui qui vous consoleraient infiniment ; mais je n’ai pas assez de temps ; ce sera pour une autre fois. N’oubliez pas mes histoires. Je suis tout à vous ; vous le savez.