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de me faire faire une copie de cette lettre-ci par un de MM. vos enfants, ou de me la renvoyer si vous ne la voulez pas garder, comme elle ne le mérite pas, parce que j’en aurai à faire pour la montrer à M. de Roannez ; je crois que cela fera un bon effet ; je lui lirai la vôtre ; et si je n’avais été si pressé, il aurait vu celle-ci avant que de vous l’envoyer ; mais je n’ai eu que le temps de l’écrire, et encore bien à la hâte. Lisez mon griffonnage, si vous pouvez.

On m’a dit que vous saviez des histoires admirables de songes, de sorciers, sortilèges, apparitions, etc. J’en fais un petit recueil et je voudrais que vous pussiez voir ce que j’ai déjà écrit. Je ne mets rien dans mon livre que de très exact et de très vrai, et le plus circonstancié que je puis. Si vous pouvez m’envoyer quelque chose de ce genre ou si vous en apprenez de personnes bien sûres, je vous supplie de me faire cette grâce. Toutes ces choses, lorsqu’elles sont véritables, ; sont de grandes preuves de la religion.

Faites-moi, à propos de cela, faire une copie du billet qu’on trouva sur M. Pascal, dont M. de Roannez m’a parlé, figuré comme il est, feu, flamme, jour de saint Chrysogone, etc. Je serai bien aise de l’avoir.

Encore une fois, mille adieux. Je suis tout à vous. N’oubliez pas de faire mes compliments à mes chères sœurs et à M. Domat. Adieu encore une fois : je ne saurais trop vous le dire.

Ce 11e.

1er P.-S. — Quand j’eus achevé ma lettre, il était trop tard pour l’envoyer à la poste, de sorte que j’ai été obligé de différer jusqu’aujourd’hui ; et comme j’en ai fait ce que je désirais, il n’est pas nécessaire que vous m’en fassiez faire une copie.

2e P.-S. — Il est arrivé quelque chose depuis qui m’oblige à vous prier de m’en faire faire une copie par un de vos enfants ou de Mlles vos filles. Je leur serai très-obligé de la peine qu’elles prendront.

Je ne vous puis dire, madame, la joie que j’ai eue de voir la lettre du 30 novembre que vous avez écrite à M. de Roannez, et qu’il m’a envoyée aussitôt ; c’est une réponse par avance a cette grande lettre que je vous écris présentement Cependant je ne ferai point commencer à imprimer, quoique