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rieur traduit de Jansénius par Arnauld d’Andilly, les Lettres de Saint-Cyran, la Fréquente communion d’Arnauld, il n’est resté étranger à rien de ce qui exprimait la pensée commune de ses amis : « Nous avons ici la lettre de M. de Saint-Cyran, imprimée depuis peu… Nous la lisons ; nous te l’enverrons après, » écrivent Jacqueline et Biaise Pascal le 1er  avril 1648 à leur sœur Gilberte. Mais il n’est point question de séparer ce qui dans l’esprit de Pascal était inséparable, ni de chercher des marques parti culières et extérieures d’une influence qui était perpétuelle.

Au contraire on peut s’attendre à retrouver des références précises pour les ouvrages que Pascal avait lus spécialement en vue de son Apologie. Dans la préface de la Seconde partie, qui devait démontrer la vérité de la religion, il se proposait de « parler de ceux qui ont traité de la matière », rencontrant, avec Charron et Raymond Sebon, le Balzac du Socrate chrétien, Grotius surtout dont il avait étudié de près le Traité de la Religion chrétienne, à qui il emprunte plus d’un détail d’érudition, et aussi le fond de sa polémique contre Mahomet. D’autres ouvrages lui ont été indiqués en vue d’informations à prendre sur des points particuliers. Tel est le cas pour le livre de Josèphe contre Apion, pour les Annales de Baronius ou pour les notes de Vatable sur les miracles. Tel semble être également le cas pour le Pugio Fidei de Raymond Martin dont voici le titre complet : Pugio christianorum ad im piorum perfidiam jugulandam et maxime judœorum.

M. Molinier l’a décrit dans la Préface de son édition des Pensées. Il a insisté sur la relation curieuse que les notes retrouvées dans le manuscrit établissent entre le dominicain du xiiie siècle et le janséniste du xviie siècle. À y regarder de près, pourtant cette relation n’est nullement celle de maître à disciple. La philosophie propre à