Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/328

Cette page n’a pas encore été corrigée

VII. — Lettre de Madame Perier à Monsieur Vallant (Autographe à la Bibliothèque Nationale, ms. f. fr. 17054, f° 456 et 458).

A Clermont, ce 25e Janvier 1675.

Je suis bien faschée, Monsieur, de n’avoir point receu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’escrire il y a deux mois et dont vous me parlez dans celle que j’ay receûe il y a deux jours. J’y aurois satisfait en ce qui m’estoit possible, qui est tres-peu de chose. Je n’ay point veu guérir de cancer ; j’ay seulement ouy dire à la femme qui me gardoit dans mes couches qu’elle en avoit guery ; elle me disoit qu’elle faisoit sécher dans le four des clouportes, et qu’elle en faisoit prendre la poudre au malade, et qu’elle mettoit un emplastre de Villemagne sur la partie malade ; mais je ne sçais pourquoy j’ay négligé d’escrire tout ce qu’elle m’en a dit ; je m’en accuse, car je ne sçais point du tout ny la dose de la poudre, ny dans quoy on la prend, ny à quelle heure, ny combien de tems il faut continuer ce remède. Je suis bien faschée d’avoir si peu de satisfaction à vous donner là-dessus, mais je n’en sçais pas davantage. Je vous rends grâces, Monsieur, de la part que vous avez voulu prendre à mon accident, et je vous suplie de vouloir tesmoigner pour moy à Madame la Marquise l’obligation que je luy ay de la bonté qu’elle me fait l’honneur de me tesmoigner en cette occasion. Je suis bien obligée à Monsieur le Duc de Rouannez de penser desjàà mon logement, et encore plus de ce qu’il le propose dans son quartier. Vous pouvez bien juger, Monsieur, qu’il n’y en a point dans tout Paris qui me soit plus agréable que celuy-là ; et si Madame de Caumartin en estoit voisine, je pourrois bien sans peine me résoudre à ne passer guiere les ponts ; mais je vous avoue que je luy ay de si grandes obligations, que je la mets au premier rang entre les personnes que je considère, et ce n’est pas un des moindres avantages que Madame la Marquise m’ait procuré, et je puis dire que je luy suis redevable de toutes choses. Vous m’avez donné au cœur, Monsieur, quand j’ay lu dans