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ne sont pas absolument impossibles, mais non pas que les Justes ayent toujours tout le secours nécessaire pour les accomplir. Car il suffit que la grâce les puisse rendre possibles, pour faire que Dieu ne soit pas injuste en les imposant, puis qu’il ne faudra qu’avoir recours à luy pour en obtenir le pouvoir.

Aussi l’on ne doute pas que ceux qui ont comblé la mesure de leurs crimes, ne soient privez de la grâce. Et cependant les préceptes ne laissent pas de les obliger en cet état, quoy qu’ils ne leur soient pas possibles de ce plein pouvoir dont il s’agit.

Et c’est pourquoy le Concile continue ainsi :

Mais Dieu, en les imposant, avertit de faire ce qu’on peut, et de demander ce qu’on ne peut pas.

Donc il commande quelquefois ce qu’on ne peut pas encore.

Et il aide afin qu’on le puisse.

Donc il donne à ceux qui le demandent le secours qu’ils n’avoient pas quand ils ont receu le Commandement.

Et ses préceptes ne sont pas pesans, car ceux qui sont enfans de Dieu, aiment Jesus-Christ ; et ceux qui l’aiment, gardent sa parole.

Que marquent donc toutes ces preuves, sinon que ceux qui ont la Charité actuelle peuvent accomplir les préceptes ? Car afin qu’on ne l’entende pas de la Charité habituelle, le Concile adjouste immédiatement à ces paroles de l’Ecriture celles-cy qui les expliquent :