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nos cœurs, non par nous-mesmes, mais par le Saint-Esprit. Et l’Ecriture nous avertit que les préceptes ne sont pas difficiles, par cette seule raison qui est afin que l’ame qui les ressent pesans, entende quelle n’a pas encore receu les forces par lesquelles il luy soit doux et leger, etc.

(Fulg., lib, 2, De verit, prœdest. cap. 4[1].) Quand il nous est commandé de vouloir, nostre devoir nous est marqué : mais parce que ne pouvons pas l’avoir de nous-mesmes, nous sommes avertis de qui nous devons le demander, mais toutefois nous ne pouvons pas faire cette demande, si Dieu n’opère en nous de le vouloir.

(Prosp. Epist. ad Demetriad.[2]). Les préceptes ne nous sont donnez que par cette seule raison, qui est de nous faire rechercher le secours de celuy qui nous commande, etc.

(Aug. De Nat. et grat., cap. 15 et 16[3].) Les Pelagiens [s’imaginent dire] quelque chose d’important, quand ils disent que Dieu ne commanderoit pas ce quil sçauroit que l’homme ne pourroit faire. Qui ne sçait cela ? Mais il commande des choses que nous ne pouvons pas, afin que nous commissions à qui nous devons le demander.

  1. Cf. ce texte de St Fulgence, infra p. 218.
  2. Cf. ce texte de St Prosper, supra p. 121.
  3. Trias, lib. II, c. 3, art. XXI, [p. 180]. Aug. l. de grat. et lib. arb. [sic], c. 15 et 16. Magnum aliquid Pelagiani se scire putant, quando dicunt : Nonjuberet Deus quod sciret non posse ab homine fieri. Quis hoc nesciat ? sed ideo jubet aliqua quse non possumus, ut noverimus quid ab illo petere debeamus. Ipsa enim est Jîdes, quœ orando impetrat quod lex imperat.