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Les circonstances de leur composition sont également obscures. On peut reconnaître que plusieurs de ces morceaux faisaient partie d’une lettre ; cette lettre, sans doute assez courte, était adressée à une personne avec qui Pascal avait souvent discuté des questions de théologie, qui lui avait soumis un certain nombre d’objections faites par un contradicteur moliniste, et qui avait besoin de se faire traduire le latin du concile de Trente. La personne destinataire ne serait-elle pas Madame de Sablé ? La lettre du 22 août 1662 (cf. supra T. X, p. 325), où la Mère Agnès expose le rôle que Pascal tenait auprès de la marquise, rend la conjecture assez vraisemblable. Si l’on en croit une note manuscrite trouvée dans les papiers de Fourquevaux, un des morceaux achevés (celui que nous publions, infra p. 128) était destiné à une religieuse ; et c’est peut-être de ce petit traité que parle Nicole.

Quoi qu’il en soit, la plupart de ces écrits ne sont que des brouillons qui étaient dans le plus grand désordre. Le copiste du manuscrit 12449 les a transcrits tels qu’il les avait trouvés, reproduisant les notes préparatoires prises par Pascal et toutes les diverses ébauches d’un même passage : il en est un qui a été refait jusqu’à quatre fois.

Clémencet a cherché à les présenter avec ordre en les résumant ; il semble avoir eu entre les mains quelques feuillets que nous ne possédons plus ; son résumé est, malheureusement, très rapide.

Bossut dans son édition de 1779 a tenté de tirer de ce chaos un ensemble. lia d’abord fait un choix, en rejetant les notes, et aussi deux fragments complets, sans doute parce qu’il ne leur accordait pas une assez grande valeur. Puis il a organisé les morceaux épars, retenant un texte entre les versions d’un même développement, supprimant les citations qui lui semblaient trop longues, corrigeant souvent le style de Pascal, introduisant des transitions pour souder les divers morceaux. C’est par ce procédé qu’il a formé trois écrits auxquels il a donné les titres suivants :