Page:Œuvres de Blaise Pascal, X.djvu/437

Cette page n’a pas encore été corrigée


Qu’en l’Église naissante on enseignait les catéchumènes, c’est-à-dire ceux qui prétendaient au baptême, avant que de le leur conférer ; et on ne les y admettait qu’après une pleine instruction des mystères de la Religion, qu’après une pénitence de leur vie passée qu’après une grande connaissance de la grandeur et de l’excellence de la profession de la foi et des maximes chrétiennes où ils désiraient entrer pour jamais, qu’après des marques éminentes d’une conversion véritable du cœur, et qu’après un extrême désir du baptême. Ces choses étant connues de toute l’Église, on leur conférait le Sacrement d’incorporation par lequel ils devenaient membres de l’Église.

Au lieu qu’en ces temps le baptême ayant été accordé aux enfants avant l’usage de raison, par des considérations très importantes, il arrive que la négligence des parents laisse vieillir les Chrétiens sans aucune connaissance de la grandeur de notre Religion.

Quand l’instruction précédait le baptême, tous étaient instruits ; mais maintenant que le baptême précède l’instruction, l’enseignement qui était nécessaire pour le Sacrement est devenu volontaire, et ensuite négligé et enfin presque aboli.

La véritable raison est qu’on est persuadé de la nécessité [du] baptême, et on ne l’est pas [de la nécessité] de l’instruction.