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��INTRODUCTION

��La traduction des Provinciales par Wendrock obtint aussitôt un grand succès; une seconde édition parut en octobre i658 et fut vite épuisée : (deux mille exemplaires en avaient été débités en septembre i65g); la préface de la troisième est datée du i5 mars 1660; celle de la quatrième, du 27 août. En vain, pour arrêter le cours de ce livre, fit-on un procès criminel au libraire Le Petit, et à l'imprimeur Préveray qui, conduit au Châtelet et à la Bastille en octobre i658, ne fut relâché qu'en janvier 1660.

On profita aussi du séjour que le roi fit à Bordeaux au moment de la paix des Pyrénées pour dénoncer le livre de Wendrock au Parlement de cette ville. Le 5 septembre t65q, l'ouvrage fut déféré par l'avocat général, au nom du roi, afin qu'il lût brûlé par la main du bourreau. La discussion fut très vive, et l'affaire fut remise à une nouvelle session. Le 3 mai 1660, à la majorité des voix, on repoussa les accusations de crimes de scandale et de lèse-majesté; pour l'examen de la doctrine, on renvoya le livre à la Faculté de Théologie de Bordeaux. Le 6 juin, trois professeurs, dans un rapport approuvé par toute l'Université, conclurent qu'il n'y avait aucune trace d'hérésie. Ces trois professeurs furent vivement pris à partie; Arnauld et Nicole les défendirent dans deux écrits publiés en juillet et en août. Le 5 novembre, le Conseil du Roi leur interdit d'exercer leurs fonctions dans la Faculté de Théologie et ils furent suspendus jusqu'en 1662 *.

1. Sur cette affaire, cf. Paul Courteault, Les Provinciales au Parle- ment de Bordeaux {Revue historique de Bordeaux, mars-avril 1909, p. i3i).

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