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CENSURE DE L'ÉVÊQUE DE NEVERS 7»

met aux personnes consacrées aux divins Autels les com- pagnies domestiques les plus infâmes ; il permet encore l'usure, et fournit des moyens pour en faciliter la prati- que contre l'Escriture et les Canons ; il authorise les ca- lomnies les plus noires, et qui imposent malicieusement des faux crimes à des innocens véritables ; enfin il soutient la pernicieuse doctrine de la probabilité fondée sur le raisonnement purement humain, maxime la plus impie, erreur la plus dangereuse, venin le plus mortel de la iMo- rale Ghrestienne. Ces opinions détestables, et plusieurs autres, qui favorisent les excès les plus honteux de TAl- coran des Turcs, que nous ne marquons point icy pour ne pas offenser les oreilles chastes et Chrestiennes, nous ont fait connoistre combien il estoit nécessaire d'employer l'authorité que Dieu nous a donnée pour arrester et con- damner ce Livre criminel. A quoy Nous nous sentons par- ticulièrement excitez par la Requeste qui Nous a esté présentée à ce sujet par tous les Curez de nostre Diocèse, nommément par ceux de nostre ville Episcopale, qui, dans la juste crainte que cette mauvaise doctrine nouvel- lement publiée, devenant contagieuse ne cause la perte des âmes dont ils doivent rendre à Dieu un compte très- exact, implorent avec instance l'authorité de nostre juge- ment. C'est pourquoy pour satisfaire à une Requeste si juste et charitable, et de nostre part au devoir de nostre charge, pour empescherles impressions mauvaises que les Fidèles en pourroient prendre, pour fermer la bouche aux hérétiques qui s'en prévalent en nous imputant ces erreurs, et pour arrester désormais la hardiesse de ces nouveaux Casuistes, après l'avoir veu, leu, examiné et diligemment considéré, et l'avoir fait voir, lire, et exami- ner par plusieurs Docteurs et personnes de pieté en nos- tre Conseil, Nous avons condamné, et condamnons par

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