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foiblesse, s’exposent à un aussi grand sacrilège qu’est la profanation d’un ministère si divin, par une vie impure et souillée de crimes.

Mais il n’y a rien de si saint que ces nouveaux Autheurs ne profanent de cette sorte ; et quand on a veu en quels termes ils osent parler des Sacremens de Pénitence et d’Eucharistie, on a un juste sujet de rendre grâces à Dieu de tout ce que les Pasteurs font aujourd’huy contre ces impietez ; puis qu’on voit assez que l’Eglise estoit par là attaquée au cœur, et que la playe qu’on luy faisoit, fust devenue bien tost incurable. Certainement on ne peut avoir assez d’horreur de la manière toute prophane dont ils portent à user des Sacremens sans changement de vie, sans amour de Dieu, et sans regret de ses péchez, sinon pour le mal temporel qu’on en ressent. On n’a qu’à voir sur ce sujet les Extraits qui sont publiez de ce Livre, ou le Livre mesme, et on dira sans doute après cela qu’il estoit temps ou jamais qu’il se fist une opposition géné- rale à la faction générale qu’on avoit faite au milieu de l’Eglise, pour la destruction de tout ce qu’elle a de plus saint et de plus inviolable.

Nous n’aurions jamais fait, si nous voulions rapporter toutes les prises que ces Gasuistes donnent aux hérétiques, soit par le mépris qu’ils font des Pasteurs de l’Eglise, lesquels ils outragent injurieusement dans cette Apologie ; soit par la manière dont ils déchirent des maisons de Vier- ges Religieuses dont ils parlent comme d’un sérail ; soit par les abus et les faussetez qu’ils meslent à leurs indul- gences comme nous les en avons convaincus en cette ville ; soit par tout le reste de leurs actions et de leur conduite, qui est telle qu’on ne peut avoir trop de zèle pour les reprimer, et qu’on a bien sujet de dire avec Messieurs les Curez de Paris nos Confrères, que l’Eglise s’est veuë