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ter la Censure de ce livre, et leur présentant une déclaration captieuse qui fut rejettée, il ne feignit pas de leur dire tout haut ce qu'il a dit en tant d'au- tres lieux, quils estoient faschez du bruit que ce livre causait; mais que maintenant ils y estoient engagez, et que puisque ce livre avoit esté fait pour la défense de leurs Casuistes, ils estoient obligez de le soutenir^.

Il faudroit avoir bien peu de lumière, pour ne pas voir de quelle conséquence est cette maxime dans une Société qui est remplie de tant d'opinions con- damnées : qui malgré toutes les Censures et les dé- fenses des puissances spirituelles et temporelles, est résolue de ne les retracter jamais : qui fait gloire de souffrir plutost toutes sortes de violences, que de les désavouer; et qui se roidit tellement contre le mal qui luy en arrive, qu'elle ^en prend sujet de là de comparer ses souffrances à celles de Jesus-Christ et de ses Martyrs. C'est là le comble de la hardiesse, mais qui leur est devenu ordinaire, et qu'ils renou- vellent dans leur dernier écrit, Nostre Société, di- sent-ils p. 2. ne souffre qu après le Fils de Dieu, que les Pharisiens accusoient de violer la loy. Il est hon- norable aux Jésuites de partager ces opprobres avec Jesus-Christ; et les disciples ne doivent pas avoir de honte destre traitiez comme le Maistre.

Voila comme cette superbe Compagnie tire sa va- nité de sa confusion et de sa honte. Mais il faut re- primer cette audace tout-à-fait impie, d'ozer mettre

1. Cf. sur ce propos le 7^ Ecrit des Curés, infra p. 108.

2. B. en, a été supprimé.

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