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de les décrier à la fin, et de faire qu'au lieu d'auto- riser par là les particuliers, ils decreditent tout le Corps, aussitost que le monde sera informé de ce principe de leur conduite.

C'est pourquoy il importe de le bien faire enten- dre aujourd'huy. Car puisque ces Pères sont absolu- ment déterminez à ne point retracter les erreurs de l'Apologie, il ne reste plus pour la seûreté des fidè- les, et pour la défense de la vérité, que de faire con- noistre à tout le monde, que c'est par une profes- sion ouverte et générale que les Jésuites ne quittent jamais une opinion dez qu'ils l'ont une fois impri- mée, comme on verra dans la suite qu'ils le disent en propres termes ; afin que cette connoissance estant aussi publique que leur endurcissement, ils ne puis- sent plus surprendre ny corrompre personne, et que leur obstination ne produise plus d'autre effet, que de faire plaindre leur aveuglement.

Nous donnerons donc icy quelques exemples de leur couduite, où Ion verra que pour horribles que soient les opinions que leurs Auteurs ont une fois enseignées, ils les soutiennent éternellement : qu'ils remuent toute sorte de machines pour en empescher la Censure : qu'il faut joindre toutes les forces de l'Eglise et de l'Estat pour les faire condamner ; qu'alors mesme ils éludent ces Censures par des dé- clarations équivoques ; et que si on les force à en donner de précises, ils les violent aussitost après.

Nous en avons un insigne exemple en ce qui se passa sur le sujet du livre de leur P. Becan, si pre-

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