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SIXIÈME ÉCRIT DES CURÉS DE PARIS 43

nostre opposition : Que nos Confrères des Provinces s'élèvent de mesme avec tant de courage pour dé- fendre leurs Eglises de ce venin, qu'il y a sujet d'es- pérer qu'il ne pourra infecter personne en aucun lieu du royaume : Que tant de Prélats se disposent aussi à le flétrir par leurs Censures, comme a déjà fait Monseigneur l'Evesque d'Orléans qui a eu la gloire de commencer, que leurs condamnations, quoy que séparées, formeront comme un Concile contre ces corruptions. Et si Messieurs les Vicaires généraux de Paris différent encore de quelques jours leur Censure, à laquelle ils travaillent avec tant de soin, ce n'est que pour la faire paroistre avec plus de force, et d'utilité. Enfin la Sorbonne malgré tant d'intri- gues que les Jésuites y ont voulu former, a terminé, conclu, releu, et confirmé la Censure, à laquelle la dernière main fut mise le 1 6. de ce mois : de sorte qu'après un consentement si gênerai de tous les Corps de l'Eglise, il ne reste plus le moindre prétexte aux hérétiques de la calomnier. Et ainsi nous pourrions dire que tous nos désirs sont accomplis, s'il n'en restoit un de ceux qui nous sont les plus chers, mais dont nous commençons à désespérer maintenant. Car un de nos principaux souhaits a esté que les Jésuites mesmes renonçassent à leurs erreurs, afin qu'estant supprimées dans leur source, on n'eust plus à en craindre les funestes ruisseaux qui se répandent dans tout le Christianisme. C'estoit le moyen d'en purger l'Eglise le plus prompt et le plus seur ; et pleust à Dieu qu'il eust esté le plus facile ! Mais bien loin de

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