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��INTRODUCTION

Un exemplaire de la circulaire de juin fut envoyé, ainsi que de juste, à Fermât, à Toulouse. Familier comme il Tétait avec la cycloïde et avec les nouvelles méthodes infinitésimales, ce géomètre eût été sans doute moins embarrassé que tout autre par les problèmes de Pascal. Il s'abstint cependant, au début tout au moins ^, de les traiter lui-même. Eut-il, pour rester à l'écart, des motifs que nous puissions deviner? Faut-il croire qu'il ait connu le vrai nom de l'Anonyme, et qu'il ait su que Pascal souhaitait garder pour lui-même le prix proposé et l'honneur de sa découverte ? Rien ne nous autorise à faire semblable hypothèse. Fermât n'avait plus besoin, en i658, de se mettre en avant, et il avait d'autres travaux sur le chantier. Il s'intéressa cependant aux énoncés de l'Anonyme ; il les communiqua à un Jésuite de Toulouse, le Père Antoine Lalouère, qu'il savait versé dans l'analyse géométrique, et il engagea ce Père à prendre part au concours.

Lalouère^, né en 1600 dans le diocèse de Rieux (Langue- doc), professait les mathématiques à Toulouse, après avoir en- seigné successivement la rhétorique, l'hébreu et la théologie. Il avait publié, en i65i, un ouvrage intitulé Quadratara cir- culi et hyperbolœ segmentorum^ où il s'attaquait vainement au

1 . Nous verrons plus loin que Fermât fut amené à s'occuper lui- même de la roulette à la fin de l'année i658 ; vide infra T. IX, p. 126 et la Lettre de Carcavy à Dettonville, T. VIII, p. 333.

2. On trouvera d'utiles indications bibliographiques relatives à Lalouère dans le Pascal inédit de M, Ernest Jovy (Vitry-le-François, 1908), pp. /I79 sqq. — Paul Tannery a consacré à Lalouère une im- portante notice : Pascal et Lalouvère, apud Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 1890.

3. Ou Elementa tetragonismica. Cet ouvrage, en réalité, tourne au- tour du célèbre problème sans jamais l'aborder réellement.

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