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HISTOIRE DE LA ROULETTE

base seulement, du R. P. Lalloüere, Jesuite de Toulouse, et comme il l’envoya toute imprimée, j’y fis plus de reflexion ; et je fus surpris de voir[1] que tous les problesmes qu’il y resout, n’estant autre chose que les premiers de ceux que Mr de Roberval avoit resolus depuis si long-temps, il les donnoit neantmoins sous son nom, sans dire un seul mot de l’Autheur. Car encore que sa methode soit differente, on sçait assez combien c’est une chose aisée, non-seulement de deguiser des propositions déja trouvées, mais encore de les resoudre d’une maniere nouvelle par la connoissance qu’on a déja euë une fois de la premiere solution.

Je priay donc instamment Mr de Carcavi, non-seulement de faire avertir le R. Pere que tout cela estoit de Mr de Roberval, ou au moins enfermé manifestement dans ses moyens, mais encore de luy decouvrir la voie par laquelle il y est arrivé. (Car on ne doit pas craindre de s’ouvrir entre les personnes d’honneur). Je luy fis donc mander que cette voye de la premiere decouverte estoit la quadrature que l’Autheur avoit trouvée depuis longtemps d’une figure qui se décrit d’un trait de compas sur la surface d’un Cylindre droit, laquelle surface, estant estenduë en plan, forme la moitié d’une ligne qu’il a appelée la compagne de la Roulette, dont les ordonnées à

  1. Vide supra T. VII, p. 342. Les Propositiones Viginti seules avaient été envoyées à Pascal tout imprimées. La dimension du solide autour de l’axe lui avait été communiquée sous forme manuscrite (cf. supra p. 123 et p. 158).