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104 OEUVRES

bonté pour eux, avoit arresté les poursuites que les Curez de Paris avoient commencé de faire au Parlement, mais que leur ayant permis au mesme temps de s'addresser aux grands Vi- caires et à la Faculté, il n'y avoit aucune apparence qu'il deust maintenant employer son autorité, pour empescher les Vicaires Généraux et la Faculté de condamner un livre que tout le monde disoit estre fort méchant. Surquoy M. le Tel- lier dit aux Jésuites, Qu'il estoit estonné de la conduite de leur Société, qu'à peine estoient-ils hors de l'affaire que les Curez de Paris avoient porté au Clergé, et que, sans considé- rer le péril dont ils n'estoient pas encore sortis, ils venoient de mettre au jour un livre qui renouveloit toutes les proposi- tions que les Curez avoient voulu faire condamner, et dont le Clergé avoit assez témoigné son aversion ; et qu'au reste il pouvoit assurer son Eminence qu'il n'y avoit rien de si per- nicieux que ce qu'il avoit leu de l'Apologie, et que de toutes les personnes qu'il avoit veuës qui eussent leu ce livre, il n'y en avoit point qui ne luy en eut parlé en cette manière. »

Le vingtième du mesme mois d'Avril, Monseigneur l'Eves- que d'Olonne^, avec les grands Vicaires de Monseigneur l'Ar- chevesque de Rouen et autres par luy députez pour l'examen de l'Apologie, luy envoyèrent leur advis doctrinal signé d'eux, en ces termes. Les sous-signez députez par Monseigneur l'Illus- trissime et Reuerendissime Archevesque de Rouen, Primat de Normandie, pour l'examen du livre intitulé Apologie pour les Casuistes, après avoir examiné ce livre sérieusement et avec grand soin, sont d'advis quHl doit estre entièrement défendu et condamné, comme contenant plusieurs propositions scandaleuses, pernicieuses, qui offensent les oreilles chastes, qui ouvrent le chemin aux Usures, à la Simonie, aux Meurtres, aux larcins et

��I. Il n'est pas sans intérêt de remarquer que le nom de l'évêque d'Olonne se retrouvera parmi les approbateurs des Pensées de Pascal (Voir notre édition, T. I, p. clv). Gaulde et le Cornier, qui signent aussi cet avis doctrinal avaient été mêlés à l'affaire Saint-Ange, cf.

��supra T. I, pp. 354 et 3t

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